Erika TOMAS
La démarche artistique
« Mon travail est orienté sur la retranscription, la garde, ou l’oubli voire le déni de la mémoire.
Que faisons-nous de ce qui nous est transmis ? Que gardons-nous ? Que voulons-nous transmettre à notre tour ?
Les couches successives, de couleurs et de densité de matières différentes, vont être retravaillées pendant et après séchage pour être recouvertes d’autres. La matière va donc « monter », se craqueler, se fissurer, révélant des strates de couleur emprisonnées en profondeur.
L’utilisation de l’écriture de manière à ce qu’elle ne soit pas déchiffrable : là encore, la recherche de lecture ou de sens importe peu dans la mesure où les mots n’ont de véritable sens qu’à un moment donné et en fonction d’une situation donnée. A chacun de se fabriquer, à chaque moment de sa vie, son propre sens. Ils sont inscrits dans les toiles, juste pour ne jamais oublier qu’ils sont d’autant éléments vitaux reliant l’humain à l’humain : véhicule fragile de son passé, de sa mémoire consciente ou inconsciente, de son présent et de son avenir.
J’en viens à détester le plat, le lisse, le parfait, j’utilise donc des feuilles de papier (toujours épais pour supporter la charge de l’huile et de la matière). Feuilles libres qui, après avoir subi peinture (huile), humidité (liquides des liants et eaux) et terre (poudres et pigments), se creusent, se déforment. Elles seront collées telles qu’elles sont devenues, sur cartons, toiles ou bois ». Érika Tomas
La Technique
La technique d’Érika Tomas est mixte :
Base d’huile et passages de couches de pigments bruts.
Adjonction de cellulose et liants soit vinyliques soit acryliques en fonction des effets recherchés et des types de pigments. Les couches supérieures sont fixées à l’aide de vernis spray, de vernis classique ou de cire.
Quelques éléments de sa biographie
Érika Tomas est née en 1963 près de Paris. Après des études de photographie à Toronto, Canada, elle devient photographe officielle à la galerie Denise Renée à Paris et réalise de très nombreux reportages pour des entreprises. Elle multiplie recherches personnelles et expositions et voit son travail consacré par la Bibliothèque Nationale et par le Groupement National de la Photographie professionnelle.
Érika Tomas s’oriente ensuite vers le stylisme et la recherche de matières pour des éditeurs de tissus.
A partir de 2000, Érika Tomas anime et développe un atelier d’expression, de création artistique et d’épanouissement pour des adultes souffrant de handicap mental.
Depuis cette date, elle se consacre de plus en plus à la peinture et expose dans le sud de la France où elle vit, mais aussi à Londres et à Paris.